Le Ve siècle av. J.-C. est parfois appelé le siècle de Périclès. Au lendemain des
guerres médiques, il s’impose comme l’homme fort de la cité. Né vers 495 av. J.-C., il est issu d’une famille aristocratique illustre. Il est le
petit-neveu de Clisthène, l’un des fondateurs de la démocratie
athénienne. Sa maîtrise de l’art oratoire lui permet aussi de s’affirmer
comme un homme politique de premier plan.
Entre 443 et 431 av. J.-C., il est élu continuellement à la fonction de stratège par l’Ecclésia. Il est un partisan de la démocratie et s’appuie sur le peuple (demos)
pour asseoir son autorité. Ce régime ne suscite pas l’unanimité. Des
opposants lui préfèrent d’autres formes de régime comme l’aristocratie.
Périclès adopte des mesures pour renforcer ce régime. L’indemnité
journalière du misthos permet aux citoyens modestes de
s’impliquer davantage dans la vie de la cité. Elle est d’abord prévue
pour les citoyens qui prennent part aux procès de l’Héliée. Plus tard,
le misthos est accordé pour la participation à la Boulè et à l’Ecclésia.
Périclès durcit également les conditions d’accès à la citoyenneté pour
préserver l’efficacité des institutions et le prestige de ce statut
privilégié.
À son époque, la cité connaît un fort rayonnement culturel et artistique.
Périclès participe à l’embellissement d’Athènes, en particulier avec le
chantier du Parthénon sur l’Acropole. La fin de sa vie est marquée par
le début de la guerre du Péloponnèse contre Sparte. L’autorité de
Périclès commence à être contestée, il fait l’objet d’accusations et de
procès. Dans le même temps, une épidémie s’abat sur la cité et fait des
ravages. Périclès meurt de cette maladie en 429 av. J.-C.
Cette étude centrée sur un homme politique est
aussi l'occasion de réfléchir sur le fonctionnement des institutions de
la démocratie et de découvrir la cité d'Athènes.
De quelle manière Périclès marque-t-il Athènes de son empreinte ? (Document 3)
Montrez que Périclès est une figure controversée et dont l’image est contrastée. Quels sont les arguments qui s’opposent ? (Documents 1, 4 et 5)
Bilan : Rédigez un paragraphe où vous répondrez à la problématique.
Le principat d’Auguste et la naissance de l’Empire romain
En 27 av. J.-C., le Sénat confirme à Auguste les différents pouvoirs reçus dans le contexte des guerres civiles. Cet épisode marque le début du Principat. Auguste réorganise l’empire dominé par Rome afin de rendre son administration plus efficace.
Les provinces sont officiellement partagées entre l’empereur et le Sénat. Le prince conserve celles où sont stationnées les légions romaines.
En Gaule, Auguste charge son gendre Agrippa de réorganiser le territoire et de développer un réseau routier à partir de Lyon. De nombreuses colonies sont fondées sous son règne, comme Nîmes ou Autun. Les cités connaissent un développement architectural
important aux Ier et IIe siècles. Elles rivalisent pour s’affirmer à l’échelle de la province mais aussi pour manifester leur fidélité au pouvoir romain et en tirer des faveurs.
Une fois empereur, Auguste mène différentes opérations de pacification dans l’Empire, notamment dans les Alpes et en Espagne pour l’Occident. Son règne inaugure la paix romaine qui s’étend jusqu’au IIIe siècle. Cependant, les tentatives d’Auguste
pour étendre la domination au-delà du Rhin sont un échec. Les Romains doivent se replier après le désastre militaire de Teutobourg en l'an 9.
Malgré tout, le pouvoir célèbre la paix restaurée grâce à l’action d’Auguste et l’avènement d’un nouvel âge d’or. Les poètes comme Virgile ou Horace chantent le règne de l’empereur et sont protégés par Mécène, un ami d’Auguste. À Rome, de grands travaux
sont menés pour embellir la ville et en faire une capitale digne de l’Empire et plus monumentale. La population est estimée à un million d’habitants. Un système d’approvisionnement en blé est mis au point afin de procéder à des distributions pour
les citoyens inscrits sur des listes.
Auguste entend développer une dynastie, mais ne fixe pas de règle pour sa succession. Il cherche à susciter un sentiment de fidélité parmi les armées et les habitants de l’Empire. La religion permet également à Auguste d’asseoir sa légitimité. Il fait
diviniser certains défunts de sa famille comme Jules César ou ses petits-fils.
Étudier Auguste, c'est aussi découvrir les fondements d'un nouveau régime politique qui va devenir un modèle et une référence pour de nombreux hommes politiques européens au cours des siècles suivants.
Document 1 : Extrait des Res Gestae Divi Augusti (Hauts Faits du Divin Auguste) : sur la fin des guerres civiles
Les Res Gestae sont un texte issu d’une inscription qui était placée sur le Mausolée d’Auguste. Des copies ont été retrouvées ailleurs dans l’Empire. Il s’agit d’un testament politique rédigé par Auguste lui-même où celui-ci dresse un bilan de
son règne et vante son action.
Auguste, Res Gestae Divi Augusti, XXXIV, 1-3. Traduction : Dimitri Tilloi-D'Ambrosi, 2022.
Document 2 : Le bouclier des vertus d’Arles, 26 av. J.-C.
Ce bouclier de marbre était exposé dans la curie d’Arles là où se réunissait le conseil de la colonie. Il s’agit d’une copie d’un bouclier en or exposé dans la curie où se réunissait le Sénat à Rome. L’inscription évoque les différentes qualités d’Auguste.
Document 3 : Statue d’Auguste de Prima Porta, Ier siècle
Document 4 : L’ambiguïté du pouvoir d’Auguste et du régime impérial selon Dion Cassius
Dion Cassius, Histoire romaine, Tome 7, Livre LIII, 17. Traduction : E. Gros, Firmin Didot Frères, Fils et Cie., 1865.
Document 5 : Autel de la Paix auguste, 13-9 av. J.-C.
Document 6 : Temple Mars Ultor (Mars Vengeur) dans le forum d'Auguste, 2 av. J.-C.
Activités
Problématique : En quoi Auguste fonde-t-il un nouveau régime politique ?
De quelle manière Auguste explique-t-il sa prise de pouvoir ? (Document 1)
Sur quels fondements Auguste s’appuie-t-il pour légitimer son pouvoir ? (Documents 1, 2, 3, 5 et 6)
Pourquoi le régime fondé par Auguste peut-il être considéré comme ambigu ? Quel est le rôle du Sénat dans le Principat ? (Documents 1 et 4)
Vous êtes Auguste au terme de votre règne, et vous décidez de rédiger le bilan de votre action en vantant vos réalisations politiques, militaires et urbanistiques. Cependant, vous reconnaissez aussi les difficultés rencontrées.
Constantin, empereur d’un empire qui se christianise et se réorganise territorialement
L’Empire romain au IIIe sècle
a été marqué par une crise de nature politique et militaire. Sur les
frontières, des guerres sont menées contre les peuples germains en
Occident et contre les Perses en Orient. La sécurité de l’Empire et ses
défenses sont mises à mal par cette pression. Le pouvoir politique
traverse aussi une période d’instabilité après la fin de la dynastie des
Sévères en 235. Dans les décennies qui suivent, le pouvoir est sans
cesse disputé et de nombreux usurpateurs prétendent au pouvoir impérial.
Dans les années 280, pour remédier à la crise, l’empereur Dioclétien
met en place un partage de l’Empire entre deux empereurs. Il est prévu
que chaque empereur finisse par abdiquer au profit d’un successeur
désigné à l’avance pour éviter tout accaparement du pouvoir et toute
querelle de succession.
Ce système finit par échouer. Constantin et Maxence ne sont pas choisis comme successeurs légitimes par leur père respectif. Chacun prétend donc être en droit de devenir empereur en s’imposant par la force. Maxence est finalement vaincu par Constantin lors de la bataille du Pont Milvius en 312. Sous Constantin, le pouvoir revient entre les mains d’un seul prince.
Cette
période est marquée par une profonde réorganisation de l’Empire. Sous
Dioclétien, les provinces avaient été entièrement redécoupées en des
unités plus petites afin de garantir une meilleure gestion des
territoires dominés par Rome. Les empereurs sont moins présents à Rome
et résident davantage dans des villes proches des frontières comme
Trèves, Milan, Sirmium et Nicomédie. Surtout, Constantin fonde une
nouvelle capitale en son nom : Constantinople. La ville est inaugurée en 330. Elle est à l’image de Rome dont elle se veut un double. Elle possède aussi un palais, un Sénat et un hippodrome.
Le règne de Constantin est marqué par de profondes mutations religieuses et la fin des persécutions. Le christianisme est désormais toléré grâce à l’Édit de Milan promulgué en 313. De grandes basiliques sont construites, notamment à Rome et à Constantinople. Il se convertit lui-même au christianisme et est baptisé alors que la majorité de la population de l’Empire demeure païenne. L’empereur n’hésite pas à
intervenir dans certaines querelles religieuses entre chrétiens
notamment lors du concile de Nicée qu’il réunit en 325.
Le règne et les réformes de Constantin vont profondément marquer l'histoire médiévale du continent : son empire est à l'origine de l'Empire byzantin et surtout de la christianisation des sociétés européennes.
Document 1 : Statue colossale de Constantin en bronze, IVe siècle
Document 2 : L’édit de Milan de 313
Extrait de Choix de Monumens primitifs de l'Église chrétienne, Paris, Société du Panthéon littéraire, 1843.
Document 3 : Fondation de Constantinople
En 324, Constantin prend l’initiative de faire construire une nouvelle capitale, Constantinople, sur le site de la ville de Byzance. La nouvelle capitale est inaugurée en 330.
Socrate le Scolastique, Histoire ecclésiastique, IVe siècle, I, XVI, 1-3 ; XVII, 8-9. Traduction : Dimitri Tilloi-D'Ambrosi, 2022 – d’après A. C. Zenos, A Selected Library of the Christian Church : Nicene and Post-Nicene Fathers,
eds. Philip Schaff and Henry Wace, New York, vol. 2, 1890, p. 20-21.
Document 4 : Monnaies de Constantin : de l’empereur païen à l’empereur chrétien
Document 5 : Plan de Constantinople dans l’Antiquité tardive
Activités
Problématique : En quoi le règne de Constantin marque-t-il des mutations politiques et religieuses ?
Quel message l’iconographie délivre-t-elle sur le pouvoir de Constantin ? (Documents 1 et 4)
Comment Constantin justifie-t-il la possibilité pour les chrétiens d’exercer librement leur culte ? (Document 2)
En quoi la fondation de Constantinople répond à des enjeux politiques et religieux ? (Documents 3 et 5)
Bilan : Vous répondrez à la problématique en synthétisant les informations fournies par les documents.